Tous les métiers sont mixtes : Laurence, rectifieure

Notre série de portraits de femmes qui exercent un métier dans lequel il est peu courant de les retrouver se poursuit avec Laurence. Avec ses mots, elle nous explique son quotidien de rectifieure, un métier technique, chez MicroMécanique. Elle est la première femme à avoir été embauchée au sein des ateliers de cette entreprise qui s’engage pour la féminisation de ses ateliers.

 

 

Je m’appelle Laurence, j’ai 53 ans. Je suis rectifieure sur des machines de rectification, ce qu’on appelle une rectifieuse. Mon métier … C’est un peu compliqué ! C’est de l’usinage de matière par frottement avec des meules abrasives.

 

Ses études

 

A la sortie de troisième, j’ai fait deux ans de BEP en micromécanique. Je n’étais pas trop scolaire donc je n’ai pas poussé trop loin les études. A l’école, j’étais passionnée par les ateliers mais le reste … ce n’était pas trop mon truc ! Ayant des difficultés scolaires, on m’a proposé ce métier, la micromécanique. Qu’est-ce que c’est ? Je ne savais pas. Je suis allée visiter l’école, j’ai vu les ateliers et là, il y a eu un déclic ! Ça m’a plu. Quand j’ai commencé ma formation, ça c’est confirmé.

 

Parler du métier de rectifieure, est-ce facile ?

 

J’en parle facilement à l’extérieur. Les personnes qui me connaissent savent que j’ai toujours été dans les métiers « d’hommes ». Ça ne fait que 5 ans que je suis dans le métier de rectifieure mais j’ai toujours eu des métiers qui touchaient au niveau des machines. Quand j’en parle à de nouvelles personnes, les gens sont un peu curieux. C’est vrai que c’est étonnant mais j’en parle volontiers parce que je suis passionnée de ce métier.

 

 

 Un métier d’homme ?

 

Quand je suis sortie de troisième, je suis arrivée dans une école où il n’y avait que des garçons. On était trois filles dans une classe de trente-et-un. On était un peu bousculées par les garçons parce qu’ils sont cash, ils disent les choses comme ça vient contrairement aux filles.
A mon arrivée chez MicroMecanique, il n’y avait que des hommes. Mon patron souhaitait féminiser l’atelier. J’ai été très bien accueillie. J’étais à l’écoute de ce qu’ils me disaient, j’apprenais. On apprend à tout âge ! A partir du moment où l’on s’intéresse aux choses, qu’on écoute les gens, qu’on reproduit ce qu’on nous dit, il n’y a pas de soucis.
Je dis souvent que c’est un métier d’homme parce qu’il n’y a que des hommes. Je le dis naturellement, ça ne me gêne pas, je suis tellement bien dans ce domaine !

 Laurence utilise une machine.

 

Son quotidien

 

Le travail est assez varié, on gère beaucoup de choses. A partir du moment où l’on récupère notre plan et nos pièces, on analyse tout : le travail qu’on va faire, le matériau qu’on va utiliser, de quelle façon on va prendre notre pièce.

Quand je commence une production, je récupère la pièce, le plan, et j’étudie le plan. Ensuite, c’est de la mise en place de machine. Suivant la pièce, on met en place un mandrin avec des mors pour la prise de pièce ou un système de pinces. Des fois, certaines pièces se travaillent entre deux pointes. Il y a toute cette préparation de matériel avant. En outillage, sur les rectifieuses, on travaille uniquement avec des meules, de différentes grandeurs selon si on doit travailler à l’extérieur de la pièce, à l’intérieur. Les meules s’adaptent selon cet usinage. Elles s’adaptent aussi selon la matière que l’on a à usiner : une matière acier tendre, ce sera plutôt une meule à grain, si c’est de l’acier traité, c’est plutôt une meule Borazon, et si c’est du carbure, il y a ce qu’on appelle des meules « diamant ».

 

Laurence utilise une machine.

 

Ensuite, on installe la pièce et on fait tourner rond ! C’est-à-dire qu’on fait le réglage de la pièce avec la face, avec le diamètre, on se place au mieux. Il faut bien placer sa pièce selon les cotes à usiner, voire les réserves de matière que l’on a sur la pièce. Une fois que c’est fait, on lance l’usinage. Sur les commandes numériques, il faut préparer un programme. S’il n’est pas créé, il faut faire le déroulé d’usinage comme on l’imagine, avec une première ébauche, une phase de finition selon la pièce demandée.

On lance, il y a juste à appuyer sur le bouton ! Il y a toujours un contrôle avant usinage final. Une fois que c’est fini, on livre la pièce au service suivant. Des fois, ce sont des pièces finies qui vont directement au contrôle et d’autres fois, il y a encore du travail dessus donc ça va au préformage ou à l’érosion selon le travail demandé.

Laurence, rectifieure chez MicroMécanique.

Sinus, cosinus, tangente !

 

Etant jeune, je me serais crue incapable de faire ce que je fais là ! Il faut être bon en maths. On travaille énormément avec la trigonométrie. Je n’étais pas bonne en maths mais dans le monde du travail, ça vient naturellement et, d’un seul coup, on se dit « Ah oui ! Finalement, ce n’est pas si compliqué que ça ! ». La programmation c’est un langage à connaitre, on travaille avec des M, des G, ça s’apprend. Quand je suis arrivée chez MicroMecanique et qu’on m’a dit « Tu vas aller sur du numérique. », je me suis demandée où j’allais à mon âge mais ça se fait très bien.

 

Le mot de la fin

 

Pour aller vers ce métier, il faut aller voir ce qui se passe dans les ateliers. A partir du moment où on est rigoureux, qu’on a de la logique et qu’on aime travaille les matières, je dirais : Allez-y, foncez ! Essayez au moins !

 

 

 

La passion de Laurence est communicative ? Rendez-vous le 5 juin, au forum « Tous les métiers sont mixtes et ils recrutent ! » au J, à Angers pour découvrir d’autres métiers techniques.

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