L’immersion en entreprise

Intégrer les équipes d’une entreprise pour un temps limité afin de découvrir un métier et un secteur d’activité ? C’est possible grâce à l’immersion en entreprise.

Adressée aux demandeurs d’emploi, elle peut également s’inscrire dans le cadre d’un accompagnement visant à confirmer un projet professionnel ou d’un projet de recrutement. En insertion ou en reconversion, cette période de mise en pratique professionnelle favorise l’accès à l’emploi.
A travers l’observation et la découverte, l’immersion en entreprise permet d’acquérir des compétences et des savoirs-être grâce à des situations réelles de travail. Le ou la chercheur.se d’emploi se voit ainsi confier des missions et activités afin de remplir des objectifs et de s’immerger dans le quotidien du métier.

 

L’immersion de Dhoykati chez Kiabi Kids Angers

 

Dhoykati chez Kiabi Kids Angers

 

Orientée par France Horizon, Dhoykati a bénéficié de l’accompagnement pour l’emploi du Club FACE Angers Loire. Après avoir repensé son CV et face à des recherches de stages qui n’aboutissaient pas, l’immersion en entreprise est apparue comme un moyen d’acquérir de l’expérience et de reprendre confiance en elle. Dhoykati a intégré les équipes de Kiabi Kids Angers pour une mise en pratique professionnelle de deux semaines. Malgré de nombreuses sollicitations, l’enseigne a immédiatement accepté de l’accueillir.

Immergée dans la boutique avant et pendant l’effervescence des soldes, elle a pu explorer plusieurs facettes du métier de conseillère vendeuse. Du conseil clientèle, à la préparation des soldes en passant par l’implantation des produits et la gestion de l’affluence, Dhoykati a eu plusieurs missions. Elle est ravie de son expérience qui a confirmé son envie d’évoluer dans le domaine du prêt-à-porter.

Merci à Kiabi Kids Angers et ses équipes, sans qui, cette immersion réussie n’aurait pas pu avoir lieu.

 

Imaginer un parcours mixte de l’école jusqu’à l’entreprise

Temps de clôture de l’action “FACE pour l’égalité et la mixité”, une table ronde a eu lieu mardi 5 juin. Comment imaginer ensemble un parcours mixte de l’école jusqu’à l’entreprise ? Pour débattre, intervenaient autour de la table :

 

Etat des lieux

 

Des réalités différentes

L’état des lieux dressé par Laetitia Guilbaud met en avant un choix des possibles moindre pour les femmes. Près de la moitié des femmes en emploi se concentrent ainsi sur une dizaine de métiers. Au sein des instances décisionnelles, elles sont moins présentes que leurs collègues masculins. Ce constat fait écho à la notion de plafond de verre. La déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité souligne également la persistance des inégalités salariales. Le travail à temps partiel, la maternité et les différences de salaires sont cités comme causes de ces inégalités.
 

Entreprendre au féminin

Et l’entrepreneuriat ? 3% des françaises sont entrepreneuses. On compte 900 000 femmes dirigeantes d’entreprises en France. Les préjugés, l’isolement, le manque de réseau, la filière sexuée, la mise en péril du budget familial, la peur d’échouer et le manque d’expérience dans la gestion apparaissent comme des freins à l’entrepreneuriat féminin.
 

Le rôle des stéréotypes

Ainsi, la question de l’égalité et de la mixité professionnelle soulève celle des stéréotypes de sexe. Ils sont définis comme des représentations schématiques et globalisantes attribuant des caractéristiques supposées “naturelles”, sur ce que sont ou ne sont pas les femmes et les hommes. La catégorisation apparaît comme un mécanisme élémentaire et universel de la perception humaine. Ce processus permet d’identifier des individus ou des groupes, de se repérer et de se positionner. Ils rassurent et ne sont pas forcément volontaires mais il est nécessaire de prendre conscience de ces mécanismes afin de les déconstruire.
 

 

Des actions pour favoriser l’égalité et la mixité

 

A l’école

Depuis 10 ans, l’Éducation Nationale expérimente la possibilité d’avoir un.e référent.e sur l’égalité et la mixité au sein des établissements. Les résultats de cette expérimentation montrent que sa présence n’est pas suffisante pour instaurer un climat égalitaire. Il s’agit donc désormais d’enclencher une dynamique au sein des établissements afin que ces référent.e.s deviennent des leviers vers le progrès, dans le quotidien de la classe, dans la cour de récréation et dans les relations. Dans ce cadre, les partenariats avec les entreprises jouent un rôle dans la déconstruction des stéréotypes et l’élargissement des choix professionnels des élèves. Peuvent notamment être cités : les actions de marrainage permettant aux jeunes filles de s’identifier à des métiers majoritairement masculins, les découvertes métiers, les interviews d’hommes et de femmes qui exercent des métiers dans lesquels il est peu courant de les retrouver (au collège de Durtal, les élèves se sont rapprochés d’un esthéticien, d’un maïeuticien, d’un ATSEM afin de dresser leur portrait).

 

Dans le supérieur

Christophe Rouvrais regrette la faible présence de femmes au sein des filières d’ingénieur.e.s et s’engage pour la mixité. De nombreuses initiatives ont été mises en place : campagnes de communication ciblées, promotion des métiers du numérique et des écoles d’ingénieur.e.s à travers le Trophée Excellencia, marrainage, interventions dans les collèges et lycées afin de faire comprendre aux filles que le numérique n’est pas un métier de garçons. Un passage obligatoire à l’étranger, dans une culture différente de la leur, mène les élèves de l’ESAIP à porter un regard neuf sur la société, avec les normes et les stéréotypes qu’elle intègre.
 

Au sein de la collectivité

Préoccupation de la Ville d’Angers, la question de l’accessibilité de l’emploi pour tous a conduit à la création de Angers Tag Emploi. Afin de lutter contre la discrimination, chaque annonce, postée sur la plateforme qui recense les offres d’emplois de la métropole angevine, est modérée. De plus, la collectivité s’engage afin d’élargir le champ des possibles des chercheur.se.s d’emploi, en travaillant sur les métiers en tension sur le territoire et à travers un plan local pour l’insertion à l’emploi.

 


 

En entreprise

Le recrutement de femmes au sein de l’atelier de Micromécanique a suscité des doutes de la part des hommes. Cependant, le dialogue et l’accompagnement a permis aux femmes de s’intégrer sereinement dans l’entreprise. Les équipes ont été formées afin de pouvoir remplacer leurs collègues féminines en cas de maternité. Un exemple et des actions qui montrent que la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences est essentielle à la mixité en entreprise.
La mixité peut également être favorisée par un changement d’organisation. A l’ESAIP, la modification de l’heure des réunions stratégiques a permis à davantage de femmes de participer à la prise de décision.

 

Agir ensemble

 

L’école, les entreprises et la famille ont un rôle dans la construction d’un parcours mixte. Une prise de conscience individuelle puis collective permet la déconstruction les stéréotypes. De plus, la sensibilisation doit intervenir dès le plus jeune âge.

La préoccupation de l’Education Nationale est de tout mettre en oeuvre pour que chacun.e puisse réussir. L’égalité apparaît comme une dimension transversale qui doit être intégrée aux actions et susciter de la vigilance. La sensibilisation et la formation des personnels est un pré-requis. Il est indispensable pour les encadrant.e.s de prendre conscience de leur propre fonctionnement.

De plus, il s’avère essentiel de former une alliance éducative entre l’école, la famille et le monde professionnel afin d’ouvrir le champ des possibles et d’encadrer les élèves en matière d’orientation. Marie Rodriguez Ledoux (Adjointe de direction à la Mission Locale Angevine) soulève la difficulté à trouver des « profils d’hommes et de femmes modèles ». La création de rôles d’ambassadeurs et d’ambassadrices des métiers et secteurs d’activité serait une piste pour aller dans ce sens. Enfin, la mise en place d’un maillage territorial permettrait de référencer tous les acteurs qui entreprennent des actions sur cette thématique et qui ont développé des outils pouvant être réutilisés par ailleurs.

En entreprise, l’accompagnement dans la mise en place de mesures facilitant la mixité dans tous les métiers (mise en place de vestiaires Hommes/Femmes, gestion prévisionnelle des emplois et compétences, etc.) apparaît comme facteur clé de succès à l’intégration de plus de femmes ou d’hommes dans certains secteurs.

Comment imaginer un parcours mixte de l’école jusqu’à l’entreprise ? En créant des synergies entre les différents acteurs, pour aller plus loin, ensemble.

Journée Forum Tous les métiers sont mixtes

5 juin, Tous les métiers sont mixtes

Le 5 juin était organisée une journée dédiée à l’égalité et la mixité professionnelle. Collégien.ne.s et lycéen.ne.s angevins ont pu découvrir des métiers, échanger et débattre à travers quatre ateliers.

Des comédiens en herbe

 

Les professionnel.le.s participent à la scénette aux côtés de la comédienne de la compagnie Myrtil (à droite)
Les professionnel.le.s participent à la scénette aux côtés de la comédienne de la compagnie Myrtil (à droite)

La journée a débuté avec la compagnie Myrtil. Après avoir réfléchi aux stéréotypes et à l’orientation des filles et des garçons, les élèves sont invité.e.s à s’exprimer dans une scénette. Lisa, 15 ans, souhaite devenir mécanicienne dans l’armée, comment réagissent ses parents ? Les mains de volontaires se lèvent rapidement. Les arguments ne tardent pas, les parents tentent de convaincre leur fille que ce métier n’est pas fait pour elle. Rapidement, une petite sœur puis un grand-père viennent en soutien à Lisa. Tous deux l’encouragent à suivre ses rêves. A travers cette scénette, les jeunes ont appris qu’ils pouvaient trouver du soutien auprès de leur famille, de leur groupe d’ami.e.s, de leur professeur.e, d’un adulte qui exerce le métier vers lequel ils.elles s’orientent et surtout qu’ils.elles ne doivent pas renoncer si des obstacles se dressent devant eux.
 

Quelle équipe aura le plus de connaissance sur l’égalité et la mixité ?

 

Réparti.e.s en équipes, les collégien.ne.s et les lycéen.ne.s sont amené.e.s à tester leurs connaissances sur l’égalité et la mixité en répondant à des questions. Rapidement, un esprit de compétition s’installe. Une envie d’arriver en tête qui mène les élèves à réfléchir davantage en faisant appel à leurs connaissances et leurs observations. Dans quel corps d’armée trouve-t-on le plus de femmes ? Combien y a t il de femmes maires en France ? Combien de femmes ont-elles été Premier Ministre ? L’équipe qui récolte le plus de points est celle qui a donné les bonnes réponses le plus rapidement. Le jeu, un moyen ludique d’approfondir ses connaissances !
 

Débattre en mouvement

 
En ligne, les élèves sont invité.e.s à se déplacer à droite ou à gauche pour exprimer s’ils sont d’accord ou pas d’accord. A-t-on besoin de coller à l’étiquette d’un métier pour pouvoir le réaliser ? Est-ce que le fait d’être une femme impacte les choix d’orientation ? Est-on obligé d’être un homme pour diriger ? Après s’être déplacé.e.s d’un côté ou de l’autre, collégien.ne.s et lycéen.ne.s énoncent leurs arguments pour justifier leur position. Ils peuvent se déplacer à mesure qu’un.e camarade les convint. Le débat mouvant est l’occasion d’échanger et de débattre sur des questions qui touchent directement les élèves. Il favorise l’ouverture d’esprit et la tolérance.
 

Rencontre avec les professionnel.le.s

 

Rencontres avec les professionnel.le.s
Rencontres avec les professionnel.le.s

Réuni.e.s dans un lieu convivial, élèves et professionnel.le.s échangent sur les métiers. Les élèves sont libres de poser toutes les questions qu’ils souhaitent aux professionnel.le.s afin d’en apprendre plus sur leur secteur d’activité, leur métier, leur formation. Ces échanges sont aussi l’occasion pour eux de récolter des conseils bienveillants sur le choix de leur orientation. Des collaborateurs et collaboratrices de Enedis, Artus Megitt, Scania, Edelweiss, Menuau, Handicap’Anjou ainsi que la Ville d’Angers, l’Armée de Terre, l’Armée de l’air et la Marine Nationale ont participé à ce moment.
 

Qui est-ce des métiers

 

Sauront-ils deviner les métiers des 4 professionnelles face à eux ?
Sauront-ils deviner les métiers des 4 professionnelles face à eux ?

Elles exercent une profession dans laquelle il est peu courant de retrouver des femmes. Elles ne peuvent répondre que par oui ou non. Est-ce en extérieur ? Est-ce dans le bâtiment ? Est-ce que c’est en rapport avec les enfants ? Est-ce que c’est dans le social ? Est-ce que c’est un métier physique ? Autant de questions qui ont mené les élèves à deviner, parfois difficilement, les métiers de chauffeur éboueur, paysagiste, militaire, cheffe d’entreprise, monteuse assembleuse, enseignante en activité physique adaptée et ingénieure.

Temps de clôture de l’action FACE pour l’égalité et la mixité, la journée du 5 juin réunissait 11 secteurs d’activité. Entreprises et centres de formations étaient présents pour faire connaitre leurs métiers et secteurs d’activité auprès du public 15-30 ans.

Les interventions en classe et la journée du 5 juin, à travers ses ateliers, son forum et sa table ronde, ont répondu à la volonté des entreprises de déconstruire les stéréotypes de genre et d’élargir les choix professionnels des jeunes. Pari réussi !

 

Tous les métiers sont mixtes : Laurine, mécanicienne

Dans le dernier portrait de notre série réalisée dans le cadre de l’action « Face pour l’égalité et la mixité« , retrouvez Laurine, mécanicienne. Apprentie, elle a rencontré de nombreux obstacles lors de la recherche de son apprentissage. Elle s’est désormais faite une place dans les ateliers de Renault Angers.
 

 
Ouvrez les guillemets
 
Je m’appelle Laurine, j’ai 15 ans. Je suis mécanicienne. J’ai choisi ce métier parce que j’adore bricoler, j’adore comment savoir fonctionne les machines et j’adore les voitures.

 

Faire de sa passion son métier

 
J'adore bricoler, j'adore réparer et chercher la panne.
Depuis toute petite, je n’ai jamais joué aux poupées, j’ai toujours joué aux voitures. D’ailleurs, je suis fan de sport automobile ! Je pense que je tiens ça de mon père. Il a commencé par être mécanicien et maintenant, il est routier.

Quand j’étais en troisième, mon professeur d’Histoire qui était mon professeur principal m’a orienté vers un stage chez Scania. J’y suis allée et j’ai adoré la mécanique des camions ! Je me suis dit, pourquoi ne pas essayer la voiture, et depuis que je suis dedans, ça me plait.

 

Laurine traverse l'atelier de Renault Angers.
Laurine traverse l’atelier de Renault Angers.

 

Trouver un apprentissage, son parcours du combattant

 

Je viens de commencer ma première année de CAP. Dans un premier temps, j’ai cherché quelles études je voulais faire entre CAP, Bac Pro, Master ou autre, puis j’ai commencé à chercher un patron. Il y en a une trentaine qui m’ont refusé en apprentissage et mon professeur d’Histoire m’a aidé en mettant ma lettre de motivation et mon CV sur un site où tous les employeurs pouvaient les voir. Renault l’a vue et a demandé à me rencontrer. Ils m’ont accepté ! Après j’ai cherché comment rentrer dans l’école.

 

Laurine, mécanicienne chez Renault Angers.
Laurine, mécanicienne chez Renault Angers.

 
Au début, ça a été compliqué de faire ce métier parce que j’avais souvent des « contre » mais au fur et à mesure il y avait des « pour » et ça m’a encouragé. Mon entourage était pour mais il y a des gens que j’ai rencontré qui me disaient « On ne prend pas les filles », « Il n’y a pas de vestiaires pour les filles ». Ça m’a un peu démoralisé mais j’avais ma famille qui me soutenait, ça m’a encouragé à continuer. Ici (Renault Angers), il n’y avait pas de vestiaires pour les filles mais ils en ont créé un !

 

Son métier en trois mots

 
Passion, réparation, service
 

Son quotidien de mécanicienne

 

Quand une voiture tombe en panne, je cherche la panne, si je la trouve, je la répare, si je ne la trouve pas, je demande à des techniciens qui sont plus hauts que moi. Dans ce cas là, je répare et je redonne la voiture au client.

Il y a plusieurs parties dans l’atelier : la carrosserie, la mécanique VO (véhicule d’occasion) et la mécanique Pro+. Moi, je suis plutôt dans la partie Pro+, les grosses réparations, quand la voiture tombe en panne : boîtes de vitesse, moteurs, faisceaux, les messages qui s’affichent sur le tableau de bord …

 

Moment d'entraide entre Laurine et son collègue.
Moment d’entraide entre Laurine et son collègue.

 

Être une fille dans un environnement masculin

 

Il n’y a aucune fille dans l’atelier. Ça se passe bien. Pour moi il n’y a pas de différence, mon ressenti est que je suis leur collègue. Si j’ai besoin d’aide, ils vont venir m’aider, s’ils ont besoin d’aide, je vais les aider.

Dans ma classe on est 22 et je suis la seule fille. On m’a dit que les patrons recherchaient beaucoup de filles parce qu’elles étaient beaucoup plus minutieuses. L’école les encourage à venir se former même s’il n’y en a pas beaucoup. Au début, certains élèves n’ont pas accepté qu’il y ait une fille dans l’équipe mais au fur et à mesure ça s’améliore et ils comprennent que j’aime ça et que je veux continuer !

 

Le mot de la fin

 
Faites ce que vous avez envie. C’est votre choix, vous faites ce que vous voulez.
 

Fermez les guillemets

 

 

 

Comme Laurine, suivez votre passion ! Rendez-vous le 5 juin, au J, au forum « Tous les métiers sont mixtes« . Des offres d’apprentissage et d’emploi seront à pourvoir !