Sensibilisation des élèves du collège Jean Vilar à la mixité des métiers

Egalité Mixité Jean Vilar

Le projet “Face pour l’égalité et la mixité” continue au collège. Jeudi 24 mai, trois classes de cinquièmes du collège Jean Vilar d’Angers ont rencontré Oriane, Blandine et Sarah, chargée de mission éducation chez FACE Loire Atlantique. L’objectif de ces rencontres ? Échanger autour de la mixité professionnelle et des stéréotypes : un sujet peu abordé en classe et en famille d’après notre enquête auprès des élèves (sur 51 élèves, 35 ont répondu « Non » à la question « Avais-tu déjà parlé des stéréotypes entre les filles et les garçons au collège ? »).

 

Filles et garçons, des choix d’orientation différents

 

Au collège, il n’est pas toujours évident pour les élèves de choisir leur voie. Filière générale ? Filière technique ? Formation en apprentissage ? Tandis que certain.e.s ont déjà une idée de leur futur métier, d’autres hésitent ou ne trouvent pas de filières qui leur correspondent parmi les choix proposés.

 

 

Au sein des filières générales et technologiques, les filles et les garçons se répartissent de manière inégale. Les filles sont davantage représentées dans les filières littéraires et tertiaires alors que les garçons sont majoritaires au sein des séries à caractère scientifique.

 

L'apprentissage des 16-25 ans

 

L’ouverture à de nouvelles spécialités des services a favorisé l’augmentation de la part des jeunes femmes en apprentissage. Toutefois, chez les 16-25 ans (lycée et enseignement supérieur), elles représentaient un tiers de effectifs à la rentrée 2015.

La diversité des filières et des métiers doit permettre à chaque élève de se diriger vers un secteur dans lequel il.elle s’épanouira. Au collège Jean Vilar, les collégien.ne.s ont pu échanger avec des professionnelles et débattre librement autour de la mixité des métiers.

 

Reportage : le collège Jean Vilar pour l’égalité et la mixité

 

 

Comment expliquer à un extraterrestre qui ne sait pas ce qu’est une fille et un garçon, les différences entre ces deux sexes ? C’est la question à laquelle les collégien.ne.s ont répondu, avec leurs mots, sans jugement. Ils ont évoqué des attributs physiques et des traits de caractère avant de retenir que seuls les organes génitaux différencient les garçons et les filles.

“Il n’y a pas de métiers de filles ou de garçons mais des métiers où il y a plus de filles ou plus de garçons » lance une des élèves au sujet de la mixité professionnelle. Toutefois, lorsqu’ils nomment des métiers, le garagiste reste un homme et l’esthéticienne une femme. Certains bondissent lorsque le métier de footballeur est classé parmi les métiers dits d’hommes, en s’exclamant qu’ »Il y a aussi beaucoup de filles qui jouent au foot!« . D’autres tempèrent en soulignant qu’il y a autant de pompiers que de pompières, autant de pédiatres femmes que de pédiatres hommes.

 

Pour les élèves, quels sont métiers davantage féminins ou masculins ?
Pour les élèves, quels sont métiers davantage féminins ou masculins ?

Après avoir imaginé quelqu’un qui conduit des poids lourds, ils s’étonnent “QUOI ?!” lorsque Blandine se présente. Un étonnement qui suscite la curiosité : Dort-elle dans son camion ? Combien de temps peut-elle conduire ? Combien coûte le permis poids lourd ? Est-ce difficile de tourner ? Pourquoi les camions roulent plus lentement ? Que fait-elle quand elle ne conduit pas ?

 

 

Doucement, les collégien.ne.s sont amené.e.s à réfléchir à l’influence du sexe sur l’orientation. La peur du jugement et du regard des autres est citée comme une des causes de la différence de choix entre les filles et les garçons. L’image renvoyée des filières de formation et des métiers semble donc influencer les choix des élèves. Pourtant, sur 52 élèves, une nette majorité s’efforce de faire passer un message de tolérance et de respect. On peut entendre “C’est ma vie !”, “C’est mon choix.” puis “Quand on a envie de faire quelque chose, on le fait pour soi pas pour les autres !”.

 

Oriane (à gauche) et Blandine (à droite) répondent aux questions des élèves à propos de leurs métiers.
Oriane (à gauche) et Blandine (à droite) répondent aux questions des élèves à propos de leurs métiers.

 

Les collégien.ne.s ont pu s’exprimer et réfléchir aux images qu’ils avaient en tête à l’évocation d’un métier. Même si la notion de préjugés et de stéréotypes est encore difficile à appréhender à cet âge, cette intervention en classe et la diffusion des vidéos FACE ont permis une prise de conscience. Un premier pas pour que ces élèves deviennent acteurs du changement.

S’ils n’avaient qu’une chose à retenir ce serait que “Les filles et les garçons peuvent faire les métiers qu’ils veulent.” Une invitation à l’ouverture d’esprit formulée avec les mots d’une collégienne.

Tous les métiers sont mixtes : Blandine, conductrice de marchandises

Après Oriane, Camille et Laurence, découvrez le portrait de celle dont le métier a suscité tant de questions et d’intérêt auprès des élèves du collège Jean Vilar. Blandine sillonne les routes du grand ouest au volant de son porteur. Embauchée chez Georgelin Logistique et Transport, elle a pour ambition de conduire des véhicules de plus en plus imposants.

 

 

 

 

 

Je m’appelle Blandine, j’ai 26 ans. Je suis conductrice de marchandises sur porteur.

 

Pourquoi le métier de conductrice de marchandise ?

 

J’ai eu mon permis de conduire il y a un peu plus de deux ans. Je faisais beaucoup de kilomètres. C’est ma maman qui m’a mis la puce à l’oreille. Elle m’a dit « Tu adores rouler, pourquoi tu n’en fais pas ton métier ? ». Je ne pensais pas du tout faire ce genre de métier là. Avant j’étais hôtesse d’accueil et vendeuse ! mais j’adore rouler, je suis autonome et débrouillarde alors voilà, j’ai joint le tout. J’ai posé les avantages et les inconvénients du métier et j’ai réussi à trouver une formation avec Pôle Emploi et l’entreprise GLT. Je suis partie 3 mois en formation et voilà ! On nous a appris à manœuvrer un camion sur une courte distance, à conduire, à remplir des lettres de voiture, à comprendre la réglementation sociale européenne, à charger et décharger un camion, à se mettre à quai.

 

Le quotidien d’une conductrice de marchandise

 


On part le matin et on fait les clients au fur et à mesure. Quand tout le monde a été livré, on appelle l’entreprise pour savoir s’il y a des choses à récupérer ou non. On sait à quelle heure on commence mais on sait jamais à quelle heure on finit !

 

Un métier d’hommes ?

 

Si on me dit que c’est un métier d’hommes, je leur réponds que ce n’est plus le même métier qu’avant. On ne conduit plus un camion comme avant. Dans mon entreprise, les anciens et les jeunes sont là pour nous donner des conseils. La mentalité fait que maintenant les hommes acceptent quand même les femmes, ils en croisent énormément sur les routes.

 

Blandine échange avec ses collègues sur le quai en fin de journée.
Blandine échange avec ses collègues sur le quai en fin de journée.

J’ai eu une remarque très drôle en formation ! « Tu verras quand tu vas conduire, tu vas grossir ! » apparemment on mange bien et gras dans les restaurants routiers (rires). Surtout, n’y croyez pas ! Si on fait attention et qu’on a une bonne hygiène de vie, on ne prendra pas de poids.
On m’a aussi dit « Tu fais un métier d’hommes mais tu es plutôt féminine ! », oui, il faut rester comme on est.
Les clients sont contents de voir une fille ! Je suis un petit gabarit et quand ils me voient arriver, ils se disent « Mais ? Elle conduit un camion ? ». Eh bien oui !

 

La réaction de son entourage

 

Blandine décharge son camion et trie la marchandise en fonction des départements sur le quai.
Blandine décharge son camion et trie la marchandise en fonction des départements sur le quai.

 

Mon grand-père (qui était chauffeur routier) n’a rien dit, par contre ma grand-mère a réagi quand je lui ai annoncé que j’avais mon permis. Les larmes ont coulé ! Sinon, non. On ne dit pas trop les choses chez nous mais on comprend qu’ils sont fiers. Il ne m’ont jamais dit « Non, tu seras pas capable », « Ce sera trop dur ». Ils m’ont fait comprendre qu’ils étaient avec moi. Je suis fière de représenter mon grand-père. Ce n’est pas ces petits enfants garçons qui vont prendre le relais mais sa petite fille. Mon oncle me suit sur Snapchat, l’autre jour ma cousine m’a appelé en me disant « Ben alors, tu te promènes partout ? », c’est drôle, ils me suivent, ils savent où je suis. Je sais que si un jour autour de moi on ne me répond pas, eux le feront et me conseilleront.

 

Ses envies 

 

Partir loin. A l’international. C’est quelque chose que j’aimerais bien faire au moins une fois, pour essayer, pour voir.
J’espère, dans une dizaine voir une quinzaine d’années, faire du convoi exceptionnel. Je me laisse quand même le temps de m’adapter à un petit (un porteur) puis à un semi. Je me vois toujours faire le même métier.

 

Mot de la fin

 

Faites des stages pour voir comment ça se passe, allez dans les forums, découvrez !

 

 

 

Et si vous suiviez les conseils de Blandine en vous rendant au forum Tous les métiers sont mixtes et ils recrutent !, le 5 juin, au J à Angers ?

Tous les métiers sont mixtes : Laurence, rectifieure

Notre série de portraits de femmes qui exercent un métier dans lequel il est peu courant de les retrouver se poursuit avec Laurence. Avec ses mots, elle nous explique son quotidien de rectifieure, un métier technique, chez MicroMécanique. Elle est la première femme à avoir été embauchée au sein des ateliers de cette entreprise qui s’engage pour la féminisation de ses ateliers.

 

 

Je m’appelle Laurence, j’ai 53 ans. Je suis rectifieure sur des machines de rectification, ce qu’on appelle une rectifieuse. Mon métier … C’est un peu compliqué ! C’est de l’usinage de matière par frottement avec des meules abrasives.

 

Ses études

 

A la sortie de troisième, j’ai fait deux ans de BEP en micromécanique. Je n’étais pas trop scolaire donc je n’ai pas poussé trop loin les études. A l’école, j’étais passionnée par les ateliers mais le reste … ce n’était pas trop mon truc ! Ayant des difficultés scolaires, on m’a proposé ce métier, la micromécanique. Qu’est-ce que c’est ? Je ne savais pas. Je suis allée visiter l’école, j’ai vu les ateliers et là, il y a eu un déclic ! Ça m’a plu. Quand j’ai commencé ma formation, ça c’est confirmé.

 

Parler du métier de rectifieure, est-ce facile ?

 

J’en parle facilement à l’extérieur. Les personnes qui me connaissent savent que j’ai toujours été dans les métiers « d’hommes ». Ça ne fait que 5 ans que je suis dans le métier de rectifieure mais j’ai toujours eu des métiers qui touchaient au niveau des machines. Quand j’en parle à de nouvelles personnes, les gens sont un peu curieux. C’est vrai que c’est étonnant mais j’en parle volontiers parce que je suis passionnée de ce métier.

 

 

 Un métier d’homme ?

 

Quand je suis sortie de troisième, je suis arrivée dans une école où il n’y avait que des garçons. On était trois filles dans une classe de trente-et-un. On était un peu bousculées par les garçons parce qu’ils sont cash, ils disent les choses comme ça vient contrairement aux filles.
A mon arrivée chez MicroMecanique, il n’y avait que des hommes. Mon patron souhaitait féminiser l’atelier. J’ai été très bien accueillie. J’étais à l’écoute de ce qu’ils me disaient, j’apprenais. On apprend à tout âge ! A partir du moment où l’on s’intéresse aux choses, qu’on écoute les gens, qu’on reproduit ce qu’on nous dit, il n’y a pas de soucis.
Je dis souvent que c’est un métier d’homme parce qu’il n’y a que des hommes. Je le dis naturellement, ça ne me gêne pas, je suis tellement bien dans ce domaine !

 Laurence utilise une machine.

 

Son quotidien

 

Le travail est assez varié, on gère beaucoup de choses. A partir du moment où l’on récupère notre plan et nos pièces, on analyse tout : le travail qu’on va faire, le matériau qu’on va utiliser, de quelle façon on va prendre notre pièce.

Quand je commence une production, je récupère la pièce, le plan, et j’étudie le plan. Ensuite, c’est de la mise en place de machine. Suivant la pièce, on met en place un mandrin avec des mors pour la prise de pièce ou un système de pinces. Des fois, certaines pièces se travaillent entre deux pointes. Il y a toute cette préparation de matériel avant. En outillage, sur les rectifieuses, on travaille uniquement avec des meules, de différentes grandeurs selon si on doit travailler à l’extérieur de la pièce, à l’intérieur. Les meules s’adaptent selon cet usinage. Elles s’adaptent aussi selon la matière que l’on a à usiner : une matière acier tendre, ce sera plutôt une meule à grain, si c’est de l’acier traité, c’est plutôt une meule Borazon, et si c’est du carbure, il y a ce qu’on appelle des meules « diamant ».

 

Laurence utilise une machine.

 

Ensuite, on installe la pièce et on fait tourner rond ! C’est-à-dire qu’on fait le réglage de la pièce avec la face, avec le diamètre, on se place au mieux. Il faut bien placer sa pièce selon les cotes à usiner, voire les réserves de matière que l’on a sur la pièce. Une fois que c’est fait, on lance l’usinage. Sur les commandes numériques, il faut préparer un programme. S’il n’est pas créé, il faut faire le déroulé d’usinage comme on l’imagine, avec une première ébauche, une phase de finition selon la pièce demandée.

On lance, il y a juste à appuyer sur le bouton ! Il y a toujours un contrôle avant usinage final. Une fois que c’est fini, on livre la pièce au service suivant. Des fois, ce sont des pièces finies qui vont directement au contrôle et d’autres fois, il y a encore du travail dessus donc ça va au préformage ou à l’érosion selon le travail demandé.

Laurence, rectifieure chez MicroMécanique.

Sinus, cosinus, tangente !

 

Etant jeune, je me serais crue incapable de faire ce que je fais là ! Il faut être bon en maths. On travaille énormément avec la trigonométrie. Je n’étais pas bonne en maths mais dans le monde du travail, ça vient naturellement et, d’un seul coup, on se dit « Ah oui ! Finalement, ce n’est pas si compliqué que ça ! ». La programmation c’est un langage à connaitre, on travaille avec des M, des G, ça s’apprend. Quand je suis arrivée chez MicroMecanique et qu’on m’a dit « Tu vas aller sur du numérique. », je me suis demandée où j’allais à mon âge mais ça se fait très bien.

 

Le mot de la fin

 

Pour aller vers ce métier, il faut aller voir ce qui se passe dans les ateliers. A partir du moment où on est rigoureux, qu’on a de la logique et qu’on aime travaille les matières, je dirais : Allez-y, foncez ! Essayez au moins !

 

 

 

La passion de Laurence est communicative ? Rendez-vous le 5 juin, au forum « Tous les métiers sont mixtes et ils recrutent ! » au J, à Angers pour découvrir d’autres métiers techniques.

Tous les métiers sont mixtes : Camille, team leader serrage

Camille, team leader serrage chez Scania Production Angers

Camille est team leader (cheffe d’équipe) serrage chez Scania Production Angers. Elle travaille dans l’industrie, un secteur majoritairement masculin. Dans le cadre du projet « Face pour l’égalité et la mixité« , elle témoigne de son quotidien au sein d’une entreprise qui oeuvre en faveur de l’accroissement des effectifs féminins au sein de la production.

 

Ouvrez les guillemets

 

Je m’appelle Camille, j’ai 32 ans. Je suis team leader (cheffe d’équipe) serrage. Je travaille chez Scania Production depuis 3 ans, je dépends du département qualité. Le serrage c’est tout ce qu’on vient assembler avec des vis ; tous les composants qui sont mis sur le camion sont assemblés avec des vis, on appelle ça « le serrage ». Ma mission principale est de mener des analyses au quotidien et de supporter mon équipe en cas de déviations. Je dois aussi choisir sur quelle priorité travailler, mon rôle est de savoir identifier les urgences.

 

Son parcours scolaire

 

J’ai fait un lycée filière générale avec option sciences de l’ingénieur. Ensuite, j’ai fait un IUT en mesure physique puis je suis partie en école d’ingénieur en apprentissage. C’est là que j’ai découvert l’industrie. J’étais dans une usine d’injection thermoplastique. C’est là que j’ai allié le côté technique et le travail en équipe.

 

Des camions chez Scania Production Angers

Pourquoi ce métier ?

 

J’ai toujours aimé bricoler, j’ai beaucoup aidé mon papa qui était très bricoleur. Il m’a vraiment transmis ça. Je m’étais toujours dit que je travaillerai dans le domaine technique. Le domaine de l’industrie, je ne le connaissais pas du tout avant de commencer mes études mais je savais que je ferai un métier en lien avec la technique, que je puisse toucher des pièces et ne pas rester derrière un bureau toute la journée. Ce que j’aime dans mon métier, c’est d’aller sur la ligne, de voir les opérateurs, de discuter avec eux des problèmes qu’ils peuvent rencontrer. De toucher et de me rendre compte de façon réelle ce qui se passe pour essayer de trouver des solutions, les tester. Quand ça marche, c’est vraiment très agréable !

 

Seule ou en équipe ?

 

 

Ça ne marche que parce que nous sommes une équipe. Quand on trouve la solution ensemble, c’est beaucoup plus puissant que quand on est tout seul à travailler dans son coin.
Mon équipe est constituée de 5 personnes. Deux personnes travaillent principalement toute la journée sur la ligne, ils sont appelés des torque men. Dans le milieu du serrage, on appelle ça un couple de serrage. Ils viennent faire des contrôles fréquentiels sur le camion pour vérifier que notre process est capable et répétable. On a aussi un spécialiste dans le domaine du serrage, il a une très grande expérience dans toutes les propriétés du serrage : tout ce qui peut se passer dans la vis quand on veut la serrer. C’est notre référent. Il nous aide pour mener les analyses et pour proposer les solutions. Ensuite, on a une autre personne qui fait toute l’analyse dès qu’il y a un problème.

 

 

Camille et son collègue

La vision de ses proches

 

Ce n’est pas forcément évident d’expliquer mon métier. Mon entourage me pose des questions. Je reste un peu floue. Avec les personnes qui travaillent dans l’industrie c’est très facile d’en parler par contre, avec celles qui ne travaillent pas du tout dans l’industrie, on a un jargon, un quotidien tellement spécifique à l’usine que ce n’est pas forcément évident de le décrire.

 

Son métier en trois mots

Terrain, analyse, équipe
Être cheffe d’équipe, un métier d’homme ?

 

On ne m’a jamais dit que ce n’était pas un métier de femme, par contre c’est arrivé qu’on me dise « Ah, c’est bien d’avoir des femmes à ces postes-là ! », comme si c’était exceptionnel et vraiment étonnant. Si on me dit que ce n’est pas un métier de femme, je réponds qu’il n’y a pas besoin d’être une femme ou un homme pour exercer ce métier. A partir du moment où on est formé, il n’y a pas de raison de faire la distinction. Je n’ai jamais connu de situations délicates par contre ce qui arrive régulièrement, et ce qui est aussi arrivé dans ma précédente entreprise, c’est que, naturellement, les hommes, sachant que je vais prendre des équipements qui nécessitent de la force, vont faire certaines remarques : « Attends ! Laisse je vais le faire ! », en gros « J’ai plus de muscles que toi. » mais ça n’a jamais été malveillant.

 

Usine de production Scania Angers

Le mot de la fin

 

Le principal, c’est d’être curieux, de se dire qu’on ne sait jamais grand chose des sujets et qu’on a tout à apprendre avec les autres, avec leur expérience, qu’il faut leur faire confiance. Etre curieux et poser des questions rend n’importe quel sujet beaucoup plus intéressant.

 

Fermez les guillemets

 

 

 

Si le métier de Camille et le secteur de l’industrie vous intéressent, rendez-vous au forum « Tous les métiers sont mixtes … et ils recrutent ! » le 5 juin, au J, à partir de 16h pour rencontrer des professionnel.le.s et des centres de formation.

Tous les métiers sont mixtes : Oriane, chargée de projet

Après les coulisses des tournages du projet Face pour l’égalité et la mixité, retrouvez le portrait des collaboratrices et collaborateurs qui exercent des métiers dans lesquels il est peu commun de les retrouver. Avec ses mots, Oriane partage son quotidien et nous parle de son métier de chargée de projet. Elle évoque également les obstacles qu’elle a pu rencontrer en tant que femme. A travers son témoignage, elle encourage les élèves à découvrir davantage les métiers qui leur plaisent et à se lancer.

 

 

Ouvrez les guillemets

 

Je m’appelle Oriane, j’ai 24 ans et je suis chargée de projet chez Enedis. Je m’occupe de la gestion administrative et technique des chantiers de raccordement électrique.

 

Son parcours scolaire

 

J’ai fait un BTS assistante de manager. J’ai été assistante commerciale pendant deux ans et puis j’ai travaillé chez Enedis pendant un an et demi en tant qu’intérimaire. Quand on m’a proposé d’être embauchée dans l’entreprise, j’ai souhaité intégrer un service technique pour travailler dans le cœur de métier de mon entreprise. Ce n’est pas forcément le cursus classique d’une personne chargée de projet. Pour autant, mes études m’ont permis d’appréhender plus facilement les procédures de l’entreprise. Informatiquement parlant, je suis plus à l’aise que certains. J’ai dû apprendre toute la partie technique donc ça a été beaucoup d’investissement personnel, pour autant, c’est possible de se rediriger vers un domaine qu’on ne connait pas, qu’on n’a jamais appris réellement à l’école. Il faut juste le vouloir et s’investir personnellement.

 

La panoplie de la chargée de projet

 

La panoplie de la chargée de projet : casque, chaussures de sécurité, gilet orange, tablette, curvimètre

 

Sa journée de travail

 

Les journées ne se ressemblent pas, elles changent en fonction de l’urgence qui peut arriver dans la journée. Je sors au moins une fois dans la journée pour aller sur mes chantiers, soit sur les chantiers en cours pour aller visiter mes prestataires et voir comment ça se passe, vérifier que tout est conforme, que la sécurité est bien présente. Je peux également avoir des rendez-vous avec mes prestataires pour planifier et voir les travaux à réaliser. Mon téléphone peut sonner à tout moment pour m’indiquer qu’il y a un problème sur un chantier et donc qu’il va falloir que je me déplace pour essayer de le résoudre. Il y a aussi une grosse partie administrative dans la préparation des chantiers.

 

Seule ou en équipe ?

 

Je travaille en autonomie puisque chaque chargé.e de projet a son portefeuille mais chaque projet, chaque client est différent à appréhender et malgré tout, on est obligé de travailler en équipe. On s’aide, on se donne des conseils pour avancer mais on est quand même sur un travail en autonomie.

 

Un métier stressant

 

Mon métier est stressant. Il faut être assez réactif. A partir du moment où notre téléphone sonne et qu’on nous indique qu’il y a un problème sur un chantier, il faut être réactif donc il faut prendre les chaussures de sécurité, le casque et partir sur les chantiers. Ça peut être stressant mais c’est aussi l’attrait du métier. On ne peut pas prévoir notre journée, il n’y a pas de quotidien. On nous appelle, il faut venir !

 

Oriane, chargée de projet chez Enedis

Un métier d’homme ?

 

Non, ce n’est pas un métier d’homme. Ce n’est pas parce qu’on est dans le domaine technique que forcément c’est un métier pour les hommes. Ce qui compte, c’est d’aimer son métier peu importe si on est une femme ou un homme. Ce n’est pas quelque chose qu’on me renvoie mais c’est un constat, aujourd’hui, on est à peine 20% de femmes dans les services techniques sur le 49 donc oui, dans l’idée de base c’est un métier d’hommes mais de plus en plus de femmes intègrent nos services. C’est positif et c’est également une volonté de l’entreprise d’intégrer les femmes dans ce domaine technique.

Le terme « métier destiné aux femmes ou aux hommes » n’a pas de sens pour moi. Aujourd’hui, on n’a pas besoin d’être un homme pour exercer tel ou tel métier et inversement pour les femmes. Je le constate tous les jours ici. Je n’ai pas de problèmes à exercer ce métier parce que je suis une femme donc, pour moi ce n’est pas une phrase qui se justifie.

 

Son métier en trois mots

relationnel, pilotage, autonomie

Être une femme, un problème ?

 

Au quotidien, dans l’entreprise, le relationnel ne change pas vraiment mais en externe, le fait d’être une femme peut changer le rapport de force avec les clients notamment. J’ai déjà rencontré des problèmes avec un client qui, je pense, était déstabilisé du fait que j’étais une femme sur le domaine technique, il remettait en cause mes compétences. Il a d’ailleurs appelé un de mes responsables pour lui notifier qu’il souhaitait un autre chargé d’affaires sur son projet. Mes responsables m’ont soutenu, ils m’ont accompagné en rendez-vous pour reprendre ma position de chargée de projet dans ce dossier. Mais au quotidien avec les collègues on est plutôt dans une dynamique de s’aider et de s’accompagner les uns les autres, peu importe si je suis une femme ou un homme.

 

La vision de ses proches

 

L’image qu’on me renvoie de mon métier est plutôt positive, les gens sont assez étonnés et posent des questions sur mon métier puisque ce n’est pas un métier qui est très connu et ce n’est pas un métier qui en général est destiné aux femmes. On me pose beaucoup de questions et on est intéressé.

 

Un message à passer aux jeunes ?

 

Le message que j’aimerais faire passer aux jeunes qui potentiellement pourraient faire ce métier, c’est de se dire qu’il faut casser ces barrières de femme ou homme dans le domaine technique. C’est un métier qui est ouvert à tout le monde et qui est accessible. Un métier qui est plutôt riche et intéressant. Si ça vous plait et vous donne envie il faut se renseigner et derrière se lancer.

Fermez les guillemets

 

 

 

Si le métier d’Oriane vous plait, rendez-vous le 5 juin, au J à partir de 16h pour rencontrer des professionnel.le.s et des centres de formation.

Face pour l’égalité et la mixité : épisode 2

Le point commun entre une rectifieure, une conductrice de poids lourd et une mécanicienne auto ? La passion. Après Oriane et Camille, ce sont Laurence, Blandine et Laurine qui sont passées devant la caméra pour parler de leurs métiers. Elles travaillent dans l’industrie et les transports, des secteurs majoritairement masculins, et témoignent afin d’encourager les jeunes à s’orienter vers le métier et le secteur d’activité qui leur plait.

 

Les chiffres de la mixité des métiers des transports et de l'industrie.

Episode 2 : Clap de fin pour les tournages

 

Le dernier tournage de cette série consacrée aux collaboratrices et collaborateurs qui exercent des métiers dans lesquels il n’est pas courant de les retrouver a eu lieu le 27 avril. L’occasion, pour nous, de revenir sur ces rencontres dans des entreprises qui s’engagent en faveur de la mixité professionnelle.

Chez MicroMécanique, tous les sens de Laurence, rectifieure, sont en éveil. Elle aime l’odeur de l’atelier et le contact avec la matière.

 

Laurence, rectifieure chez Micro Mécanique
Laurence, rectifieure chez MicroMécanique
Laurence partage son quotidien.
Laurence partage son quotidien.

 

A 26 ans, Blandine exerce le métier dont elle rêvait : elle conduit des poids lourds chez GLT (Georgelin Logistique et Transport). Elle a pris la relève des hommes de sa famille.

Ça tourne, Blandine parle de son quotidien au volant de son camion.
Ça tourne ! Blandine parle de son métier au volant de son camion.
Blandine décharge son camion sur le quai.
Blandine décharge son camion sur le quai.

Grâce à l’un de ses professeurs de collège, Laurine a découvert la mécanique. Mordue d’automobile, elle est en apprentissage chez Renault Angers. Elle a continué à croire en elle malgré les obstacles rencontrés lorsqu’elle a choisi cette orientation.

Laurine, mécanicienne auto chez Renault Angers.
Laurine, mécanicienne auto chez Renault Angers.
Laurine traverse l'atelier.
Laurine traverse l’atelier de Renault Angers.

A venir

 

Prochainement, les collaboratrices et collaborateurs iront à la rencontre de collégien.ne.s dans leurs classes. A travers des échanges et des partages d’expérience, les élèves seront amenés à s’interroger sur les stéréotypes Filles/Garçons.

Le 5 juin aura lieu un Forum au J. La journée sera dédiée aux collégien.ne.s qui assisteront à diverses animations et présentations afin de les sensibiliser à l’élargissement des choix professionnels et de changer l’image des métiers. La fin d’après-midi sera ouverte au public de 17 à 30 ans.

  • 16h-18h : rencontres avec des centres de formation et des professionnel.le.s qui recrutent
  • 18h-19h30 : table ronde « Comment imaginer un parcours mixte de l’école jusqu’à l’entreprise ? » en présence de parties prenantes